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La complexité humaine : outils d'une intervention systémique

... Qu'il serait rassurant de connaître les bonnes recettes à appliquer pour obtenir facilement les changements souhaités ! Mais voilà, impossible de passer outre l'une des composantes caractéristiques de la vie : sa complexité ...

L'être humain à la capacité de produire des actes et des raisonnements qui entretiennent les problèmes au lieu de leur trouver une solution. Paul Watzlawick a publié à ce sujet : « Faites vous-même votre malheur » dans lequel il illustre de façon humoristique les pratiques que les uns et les autres mettent en place pour obtenir des changements qui ne s'accomplissent jamais.

Quels comportements aggravent nos problèmes ? De quelles manières devons-nous aborder la complexité de l'humain sans se noyer dedans ?

Nous allons tenter humblement de répondre à ces questions.

  1. « L'irréalisable idéal » : Premier comportement à l'origine d'une propension à l'aggravation des problèmes. Cela concerne ceux qui pensent pouvoir trouver LA solution idéale, définitive. Ils cherchent et cherchent encore la voie qui leur offrira une certitude complète et parfaite. Leur satisfaction dépend de la conviction intime qu'ils ont de trouver un jour une réponse claire à leurs attentes. Ce sera le jeune homme qui ne se marie pas tant il cherche la femme idéale, dès qu'il en trouve une, il en change rapidement n'étant pas sûr que celle-ci répondait parfaitement à ses attentes. Ce sera l'exercice parfait d'une profession, une forme d'enseignement supprimant l'échec, des décisions définitives...

  2. « La sérénité fatale » : elle consiste à nier qu'il y ait un problème. Même s'il y en a un, il n'y en a pas ! On nie le problème et on accuse de bêtise, de perversité ou d'anxieux ceux qui affirment le contraire. On retrouve ici les comportements de parents face aux difficultés d'études de leurs enfants. Ça ira, si tu y mets du tien et que tu te motives tu réussiras..., les comportements des responsables qui n'entendent pas les expressions d'insatisfaction de leurs collaborateurs, ou les comportements conjugaux dans lesquels l'un dénie le problème que soulève l'autre le concernant.

  3. « La confusion paradoxale » : Dans cette catégorie se trouvent toutes les injonctions du style « ayez des initiatives », « soyez spontanés », « je voudrais que tu m'aimes »... Nous avons tendance à nous fier aux interprétations que nous faisons de la réalité et à croire qu'il existe une réalité « objective ». Or, la réalité n'est ni complètement objective, ni complètement subjective. Nul ne sait avec certitudes les liens qui unissent les éléments du vivant entre eux. Nul ne connaît profondément les influences des choses les unes sur les autres. Une décision qui doit aboutir à un mieux peut procurer un mal. Une souffrance, qui par la logique humaine, procure du mal, peut engendrer un bien.
    Tout ce qui vit est confronté à la complexité, et celle-ci s'exprime par des contradictions. Le paradoxe représente justement la capacité du vivant à unir ce qui semble contradictoire.
    Citons l'exemple de la maman qui donne deux chemises à son fils adolescent, une verte et une bleue. Le lendemain, le fils descend avec la bleue et sa maman lui dit : je savais bien que tu n'aimais pas la verte...
    Cette maman met son fils dans la confusion paradoxale sans s'en rendre compte. Ce fils ne pourra adopter le comportement adéquat, s'il va se changer pour mettre la chemise verte, sa maman lui répondra : tu as changé de chemise suite à ma remarque, à moins que tu ne préfères celle-là ?
    Le vivant est fait de paradoxes, la communication humaine, parce qu'elle se joue sur 2 tableaux, le langage verbal et le langage non verbal, est en elle-même paradoxale. Un jeune fiancé peut dire à sa promise « qu'il l'aime plus que tout au monde, qu'elle est la personne la plus importante de sa vie » et arriver à chacun de leurs rendez-vous avec 45 minutes de retard en prétextant des choses ultra importantes à faire... est-elle vraiment l'élément le plus important de sa vie ? Son langage verbal et non verbal se contredisent là-dessus.

QUELQUES ÉLÉMENTS SYSTÉMIQUES :

  1. Voir la complexité... sans rendre les choses compliquées
    Cela suppose de s'entraîner à prendre de la distance par rapport aux événements et aux situations. Voir les choses avec philosophie, avec sagesse. Entretenir l'art de préserver la richesse de la complexité. Oui rien n'est simple, mais rien n'est compliqué non plus... tout est simplement complexe !
    Faire un état des lieux de la complexité n'exige pas une solution immédiate.

  2. Éviter l'acharnement « thérapeutique »
    Rien n'est plus préjudiciable au changement que de s'obstiner à tirer d'une situation ou d'une personne ce qu'elle ne peut pas donner. Il ne sert à rien de tirer sur une plante pour la faire grandir. Ce seront par exemple ces parents qui devront reconnaître que leur fil n'a décidément pas la bosse des maths malgré plusieurs essais infructueux de « bourrage de crâne ». Le non-acharnement permet un relâchement dans le système, la persévérance peut rester de mise alors que l'acharnement est néfaste et peut produire l'effet inverse de celui attendu.

  3. Dépasser l'examen des symptômes les plus spectaculaires
    Souvent un problème sera spontanément traité au niveau de ce qui apparaît être sa cause la plus visible. Or, l'essentiel n'est pas là. Par exemple un enfant colérique et difficile sera souvent puni et réprimandé pour sa colère ou ses cris alors que cette manifestation de colères à répétition est souvent l'objet d'un problème sous-jacent chez cet enfant : difficulté relationnelle avec un des deux parents, jalousie vis-à-vis d'un frère ou d'une soeur, mésentente dans le couple parentale, difficulté d'intégration scolaire...
    Il est nécessaire de dépasser les symptômes les plus spectaculaires et de porter le regard sur ce qui paraît périphérique.

  4. Être attentif aux langages des gestes et des mouvements
    S'observer soi-même ou observer une situation implique d'accorder de l'importance à ce qui est agi sans nécessairement être dit.
    Si nous voulons obtenir un changement, il nous faut repérer dans le quotidien ce qui est présent comme germe de ce changement, germe qui se trouve non pas dans la parole, mais dans l'acte et le mouvement.
    Le mouvement ne ment pas, il agit tel qu'il se présente.
    Reprenons l'exemple de l'enfant colérique ; ses mouvements de colère, ses cris, ses regards ou ses paroles sont autant d'éléments à observer pour comprendre et agir avec davantage de finesse.
    Notre capacité de changement s'insinue d'abord dans le langage non verbal, soyons-y attentifs, nos interventions en seront plus riches et justes.

Alessandra de Hennin
Psychologue-Thérapeute
Spécialisée en systémique



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