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Question à un coach

Que faire quand un coaché répond « je ne sais pas » dans une session de coaching ?

Question à un coach

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Je suppose que les lecteurs connaissent déjà un peu le coaching et je résumerai les réponses du préambule pour mieux contextualiser par rapport à la question de cet article.



A. Préambule : Qu'est-ce que le coaching ?

Je vous explique ces bases connues, parce que souvent, quand le client ne sait pas, le coach a tendance à vouloir aider et proposer des pistes. Comme vous le verrez, son rôle est de poser les bonnes questions.

  1. Le coaching est un processus relationnel où il y a un « contrat » entre au moins deux personnes et où le coach accompagne le ou les coachés pour clarifier et atteindre leurs objectifs, pour autant que ceux-ci soient écologiques et éthiques.

  2. Le coach ne conseille pas ; le coach est là, entre autres, pour faciliter l'apprentissage, l'élargissement du champ de conscience du coaché.

  3. Apprentissage et coaching. Les Êtres humains apprennent par trois processus :

    • Modélisation ;
    • Expérience indirecte ;
    • Expérience directe.

Mais tout le monde n'a pas appris de toutes ces expériences. Le coach facilitera donc parfois le travail du coaché pour apprendre de certaines expériences passées et pourra aussi l'aider en faisant référence aux autres méthodes d'apprentissage : l'expérience d'autres personnes, la modélisation que le coaché a déjà fait dans sa vie et la modélisation qu'il pourrait et voudrait faire dans cette situation de coaching.




B. Pourquoi le Coaché répond-il « Je ne sais pas » ?

1. Coaching et remise en question

Lorsque quelqu'un entreprend un coaching, il n'est pas toujours conscient qu'il va devoir se remettre en question. Depuis des années, il a acquis et repéré des comportements automatiques qui lui conviennent, mais dont certains sont peut-être obsolètes et ne conviennent plus.


Remettre en question des stratégies plus qu'aguerries n'est pas chose facile et demande une bonne dose d'humilité.


Le coaché n'y a pas réfléchi ou pas suffisamment. Et donc, le coach va répéter sa question et inviter le coaché à intérioriser et à visiter, selon les situations, le plan mental, émotionnel, physique ou spirituel qui permettra au coaché de trouver ses réponses.


2. Tâches aveugles

Une des raisons des dysfonctionnements humains sont les tâches aveugles. C'est-à-dire « les choses que je ne sais pas de moi ». Tiré de l'outil la Fenêtre de JOHARI.



Fenêtre de Johari
Fenêtre de Johari


Elles sont souvent si transparentes que nous ne les voyons plus. Nous voyons plus facilement la paille dans l'œil du voisin que la poutre dans le nôtre !


Or, si je ne suis pas conscient de quelque chose, je ne peux pas prendre une bonne décision.


Le coach facilitera chez le coaché son augmentation des différents champs de conscience :

  • Connais-toi toi-même ;
  • Connais les autres ;
  • Connais les systèmes que composent le monde.

Cela permettra au coaché d'être mieux informé et donc de prendre les meilleures décisions pour lui-même. En effet, il est bien connu qu'une bonne décision repose très souvent sur une bonne information (et aussi parfois sur une bonne intuition).


3. Le Déni (refus de la réalité)

Le coaché n'a pas trouvé de réponse. L'inconscient du coaché n'est pas prêt à entendre la réponse : il la connaît, mais ne l'accepte pas.


Dans certains cas cependant, le Préconscient du coaché connaît la réponse. Pour autant, il n'est pas encore prêt à l'entendre car il n'a pas envie de visiter des choses désagréables ou ne veut pas vraiment s'engager à changer.


Il est parfois plus facile d'étouffer des sentiments que d'accepter la réalité. Et donc certaines personnes fuient le problème dans l'hyperactivité ou la passivité, l'alcool, ou d'autres substances permettant apparemment de se sentir mieux.




C. Que faire suite à une réponse « Je ne sais pas » ?

La première chose à faire est d'accepter la réponse, car, en effet, le coaché ne connaît pas encore consciemment la réponse pour les raisons citées plus haut.


Pourquoi le coaché répond-il « je ne sais pas » et que faire dans chaque cas ?


Plusieurs outils qui me semblent utiles

Outil n°1 : un premier processus que j'ai appris de Antoinette DE MOL en Analyse Transactionnelle et qui s'appelle « Caresser les résistances ».


Accepter que la personne ne soit pas encore prête et déjà le lui dire, en disant bien que c'est OK de ne pas savoir. Et puis, explorer les avantages que la personne a de ne pas savoir. Et puis explorer les désavantages à savoir cette fois. Après cela, lui reposer la question de départ du contrat de coaching.

  • Est-ce bien cela que tu veux ?
  • En acceptes-tu les désavantages ?
  • Es-tu prêt à les explorer ?

La réponse du coaché est souvent : « oui, j'ai envie de l'objectif, mais pas de ce que je dois faire pour l'obtenir ».



Outil n°2 : Et là, Catherine SCHWENNICKE m'a appris un superbe outil des neurosciences (ANC). C'est le Pack Aventure, dans lequel vous faites le pour et le contre des différents choix, avec les enjeux respectifs. En mettant cela en lien avec les besoins de la personne sur les 4 plans (physique, intellectuel, émotionnel et spirituel) et ses valeurs, le coaché devrait trouver sa réponse. Notez que cela peut prendre plusieurs séances.


Il est évident que, dans certains cas, et notamment suite à un deuil, ce processus peut durer un certain temps et qu'accompagner le deuil serait un processus préalable indispensable.



Outil n°3 : Un autre outil, plus compliqué à manier, mais extrêmement puissant tiré de l'Analyse Transactionnelle est le Tableau des Méconnaissances.


La méconnaissance est un processus interne par lequel la personne ignore ou minimise l'importance de certains aspects d'elle-même, des autres ou de la situation. Bien qu'il s'agisse d'un mécanisme interne, nous pouvons découvrir la méconnaissance à partir de ses manifestations externes par :

  • Les comportements passifs : ne rien faire, sur-adaptation, l'agitation, la violence ;
  • Des prises de position dans un des rôles du triangle dramatique : persécuteur, sauveur, victime ;
  • Des redéfinitions.

Les méconnaissances peuvent porter sur :

  1. Trois zones de méconnaissances :

    a) Soi : se surévaluer ou se sous-évaluer par rapport à un sujet, une compétence ou une personne ;
    b) Les autres : sur ou sous-évaluer les autres ;
    c) La situation : sur ou sous-évaluer une situation.

  2. Trois types de méconnaissances (stimuli, problèmes, options) ;

  3. Quatre modalités de méconnaissances :

    • L'existence du problème ;
    • L'importance du problème ;
    • La possibilité de solutions ;
    • Les aptitudes personnelles de changement.

Le tableau ci-dessous permet de voir où se situe la méconnaissance et quels sont les autres aspects méconnus découlant de la méconnaissance d'origine :

  • Si l'existence du problème est méconnue, son importance, les possibilités de changements et les capacités personnelles, le problème et les options le seront également (ligne verticale) ;

  • Si le stimulus est méconnu, le problème et les options le seront également (ligne horizontale).

Exemple : une personne qui est alcoolique, colérique (ou tout autre comportement) et qui ne le reconnaît pas, ne viendra pas en coaching puisqu'elle nie l'existence du problème.




Tableau des Méconnaissances
Tableau des méconnaissances selon Eric SCHIFF et Ken MELLOR



D. Pourquoi le coaché répond-il « Je ne sais pas » ?

C'est le rôle du coach d'accompagner avec patience, bienveillance, tolérance, mais aussi avec une main de fer dans un gant de velours. La fermeté étant nécessaire pour que le coaché ait aussi la persévérance de dépasser ses doutes, ses peurs, ses obstacles, ses croyances limitantes afin de déployer tout son potentiel pour atteindre ses objectifs.


Le chemin qui mène au Soi est long et souvent, il est plus facile d'arrêter en cours de route, et rester dans sa Zone de confort.


Ne pas savoir pourquoi nous ne sommes pas tout à fait heureux ou efficaces est plus facile, car il permet de reporter la responsabilité sur les autres.


« Nous sommes responsables de notre vie et que nous pouvons l'influencer et lui donner une impulsion nouvelle. »


Le Chemin qui mène au Soi véritable n'est pas la Voie de la facilité. En revanche, la conscience de notre fonctionnement et de notre condition d'Être Humain est particulièrement libérateur lorsque nous aurons compris que nous sommes responsables de notre vie et que nous pouvons l'influencer et lui donner une impulsion nouvelle.



Pierre-Jean De Jonghe
Master Certified Coach



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